Le Made in France revient en force.

54% des responsables achats sont contraints d’acheter des produits Made in France (contre seulement 32 % en 2019 et 45 % en 2020). Si les prix restent stables (13 % en 2022 contre 18 % en 2021), il sera difficile d’acheter des biens français, car certains produits ne sont pas disponibles sur le marché français.

Selon l’étude AgileBuyer/CNA « Priorités des Départements Achats 2022 », 61 % des responsables des achats considèrent le Made in France (ou achats locaux) dans leurs critères d’attribution d’activité en 2022, contre 47 % en 2021, et cette tendance s’explique en partie par les enseignements tirés de la crise financière. Une plus grande proximité des fournisseurs est un signe de réactivité, car elle implique des coûts de transport et une empreinte carbone moindre.

Près des trois-quarts des Directeurs des Achats des Industries de l’Immobilier et de l’Aéronautique et Défense ayant répondu à l’enquête incluent le Made in France (ou achats locaux) dans leurs critères d’attribution d’activité.
Or, malgré le fait que l’achat Made in France ou local soit une volonté de certaines directions achats, 69 % des entreprises ne suivent pas ce pourcentage d’achats réalisés en France ou localement.

Made in France : Contraintes d’achat dues à un manque d’options sur le marché français.


54 % des sondés déclarent avoir des contraintes à acheter des produits Made in France (contre seulement 32 % en 2019 et 4 5% en 2020). Si les prix restent un frein (13 % en 2022 contre 18 % en 2021), il sera plus difficile d’acheter des biens français puisque certains produits ne sont pas disponibles sur le marché français (30 % des répondants).

Selon 68 % des directeurs d’achats, ce n’est pas la volatilité de l’environnement géopolitique qui les forcera à se relocaliser. C’est avant tout une meilleure maîtrise des risques fournisseurs, comme l’a montré la crise et une politique RSE adaptée.

« On constate peu de changements entre les années 2020, 2021 et 2022 sur les politiques des entreprises sur la relocalisation locale en France. Ainsi, en 2022, seules 18% des entreprises ont une politique volontariste sur les aspects de relocalisation en France », rappelle Olivier Wajnsztok, chef d’orchestre de cette étude.

Une relocalisation européenne avant d’être française.

D’ici 2022, la majorité des zones de relocalisation des achats se situera en Europe (80 %), devant la France (72 %). C’est une tendance inverse de l’année précédente, où la France était classée à égalité avec l’Europe (77 %) comme hotspots de relocalisation.

« La crise des transports « overseas », les quotas ou taxes imposés par certains pays d’Asie, les taxes carbones à l’entrée en Europe (acier, métaux, ..) ainsi que la volonté de réduire notre empreinte carbone, poussent clairement à une mobilisation des forces pour une relocation européenne même si la crise énergétique en Europe pourrait nuancer cet objectif pour certaines industries énergivores », précise Pascal Garnero, directeur des achats NTN-SNR & NTN Europe. Le plan de relance européen est un formidable levier pour accompagner cette relocalisation, y compris pour les industries lourdes (acier, électronique, automobile…) »

La souveraineté des achats en question
Selon un quart des Directeurs des Achats, leur entreprise a déjà identifié les risques liés à la souveraineté des achats.
La crise sanitaire a mis sur le devant de la scène la question de la sécurité des achats, ainsi que la fabrication du principe actif du paracétamol, qu’aucune usine française ne pouvait fournir à l’époque. Les directives d’achat peuvent être trouvées en Asie ou ailleurs. Et l’étude montre que l’achat de biens à bas prix dans des pays à bas prix n’est toujours pas un objectif pour 74 % des répondants à l’enquête en 2022.

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